Dans le cadre des rencontres de Jaugette à Obterre, concert d’ ATMUSICA à 17h

Mathilde Barthélémy, soprano – Irène Gayraud, récitante, poétesse
Jérome Voisin, clarinette – Séverine Ballon, violoncelle – Hélène Colombotti, percussion
Antoine Petroff, réalisateur en informatique musicale

Olivier Messiaen (1908 – 1992) – Abîme des oiseaux pour clarinette seule, 3e pièce du « Quatuor pour la fin du temps »
.« L’abîme, c’est le Temps, avec ses tristesses, ses lassitudes. Les oiseaux, c’est le contraire du Temps, c’est notre désir de lumière, d’étoiles, d’arcs-en-ciel et de jubilantes vocalises ! » O.Messiaen

Luciano Berio (1925 – 2003) Chamber Music sur des poèmes de James Joyce

Berio choisit une écriture différente pour chacun des trois poèmes. À chaque fois, il établit un autre rapport entre le son et le sens, l’intelligibilité et la musicalité du texte étant confrontées aux dimensions expressives et constructives de la musique elle-même.

1 – Strings in the hearth and air (n°1 du cycle) – Moderé, suave : relation étroite entre l’écriture mélodique de la voix et le traitement instrumental, écriture sur douze sons
2 – Monotone (n°35 du cycle) – Lento : étude sur une note centrale et ses différentes formes d’émission en rapport avec l’idée de monotonie
3 – Winds of May ( n°9 du cycle) – Véloce : utilisation de la voix parlée « librement déclamée » sur un mouvement perpétuel du groupe instrumental.

Marta Gentilucci
Passages ( 2023, 45′) sur des textes originaux d’Irène Gayraud pour soprano, récitante, clarinette, violoncelle, percussion et électronique.

Passages est une commande de l’Ensemble Atmusica à la compositrice Marta Gentilucci et a reçu le soutien du Ministère de la Culture – DRAC Centre Val de Loire – au titre de l’aide à l’écriture musicale. Passages a été accueilli précédemment pour la création le 4 mai au Petit Faucheux (Tours), à la Fonderie du Mans le 6 mai, au Festival Dutilleux (Centre Culturel d’Avoine) le 7 mai.

Le projet de Passages est né de l’idée de réfléchir aux divers types de passages vécus par des femmes, de l’adolescence à l’âge mûr et, au-delà, de toute personne qui traverse cette zone de transition. Le « passage » est porteur de l’énergie créatrice de ce qui commence, comme une forme de germination.
Marta Gentilucci a souhaité que l’oeuvre repose sur un échange entre littérature et musique avec un texte original, d’où la commande passée à Irène Gayraud, poétesse dont le travail est connecté à l’oralité.
Irène Gayraud a élaboré un texte en puisant dans différentes traditions et dans différentes époques. Le texte entremêle une réflexion sur la notion de passage au féminin à des poèmes et à de brefs récits inspirés de témoignages de femmes. Ecrit à la première personne du singulier (« je »), sur un ton assez intime et personnel, il constitue une sorte de « poétisation » des témoignages, de façon à constituer un pont entre eux et le public.
La musique de Marta Gentilucci s’est tissée à partir des fragments poétiques alternativement lus (la voix d’Irène Gayraud lisant ses poèmes) ou chantés (la voix de soprano de Mathilde Barthélémy).
L’électronique intervient pour favoriser une spatialisation, un prolongement sonore à la formation acoustique dans une interaction intime avec le jeu des trois musiciens à la clarinette (clarinette si bémol ou clarinette basse), au violoncelle et à la percussion. Il s’agit de mettre en valeur le parcours du son, les allers-retours entre les voix « présentes » de la poétesse et de la soprano, celles des instruments acoustiques en présence et celle de l’électronique qui demeure invisible.

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