Concert soprano, percussion et électronique | Electrocution, Brest

L’ensemble Atmusica sera présent lors du festival Electrocution, organisé par l’ensemble Sillages, à Brest, pour un concert soprano, percussion et électronique.

24 et 25 mars 2022
Centre d’art Passerelle, Brest

JEUDI 24 MARS – 18h – HALL
OUVERTURE DU FESTIVAL

Kaija Saariaho (1952) From the grammar of dreams
pour soprano et bande (2002, 10’)
Mathilde Barthelemy, soprano

Les textes sont de Sylvie Plath (1932-1963). L’un est extrait de The Bell Jar [la cloche de détresse] son seul roman, largement autobiographique, décrivant sa première dépression ; l’autre est fragmentairement pris dans Paralytic, l’un de ses tout derniers poèmes (janvier 1963, publié dans le recueil posthume Ariel).

Les textes sont forts, traitant de la vie et de la mort, échappant à la folie, à l’autodestruction et à la lutte contre elle. Néanmoins la pièce comporte une évolution : le douloureux cauchemar se termine dans la lumière du jour et la vie. Le contexte émotionnel de ces textes, puissants à l’extrême, m’a amenée à rechercher des règles strictes d’organisation musicale, faisant contraste avec la puissance émotionnelle. Cependant ces règles ne procèdent pas toujours d’une pensée rationnelle ou combinatoire, ou plutôt à la manière de nos rêves, où les pensées se transforment en images visuelles, avec leurs couleurs, juxtapositions, mouvements et directions. J’ai cherché de la même manière, en ouvrant le texte à deux voix et en créant avec lui cinq paysages sonores. – Kaija Saariaho

I           Excited, violent
II         Wild, but always very clearly articulated
III        Sempre dolcissimo, legatissimo, calmo
I           Breathless, yet very precise
V         Happy, sensual

VENDREDI 25 MARS – 18H – HALL
PROPHETIES

Duo voix/percussion
Mathilde Barthelemy, soprano – Hélène Colombotti, percussion

Retour aux origines avec deux instruments premiers de l’homme. La voix explorée est femme et oracle, porteuse des interrogations de l’être humain sur son destin. Le dialogue avec la percussion s’établit par réplique ou écho, jeux de résonances, séquences improvisées.

Le langage musical y apparaît dans une mue permanente, tant par la grande diversité des modes de jeu instrumentaux et vocaux que les corrélations établies avec l’électronique.

La voix, au-delà des mots, possède son langage propre, et a été objet d’explorations approfondies aux XXe et XXIe siècles. La composition s’affranchit du texte comme signifiant, pour que le son seul fasse sens, comme matériau. Dès lors, la voix prend corps, elle explore ses nombreuses facettes, définit de nouveaux modes de jeu, opère une déconstruction puis reconstruction du langage, s’offre un terrain d’expérimentations sonores.

Maurice Ohana (1913-1992) Sibylle (1968, 17’)
pour soprano, percussion et bande

L’écriture musicale d’Ohana est toujours liée au domaine du sensible. L’œuvre est organisée en séquences mises bout à bout. Certaines jointures se font au passage des rares mots qui traversent la glossolalie générale de Sibylle : tous en S comme le titre (Sigma, Seul, Sign, Soul, Crisse, Sigma, Soles, Sed), ils ont toutefois moins fonction d’articulations formelles que de signes mystérieux. La voix, et même le corps tout entier est le lieu de son ancrage technique et imaginaire ; elle profère, propage ses extensions, se resserre à partir d’incises ou de formes mélodiques souvent appelées par Ohana « neumes » et correspondant à des trajets de l’énergie sonore, qui pour le chanteur est souffle. (A.Charles CD MFA 2004)

Le monde des mythes survient là pour sa dimension ontologique : mode requis comme terre d’élection, terroir et terreau où cultiver. Apparaissent de façon récurrente dans sa production certaines figures oraculaires antiques (des figures toujours féminines, qui sont des voix) porteuses des interrogations de l’être humain sur son destin autant que symboles de ses savoirs intuitifs, avec en particulier la Sibylle.

Marta Gentilucci (1973) Canzoniere-1 (2019, 20’)
pour soprano, percussion et électronique live

Lied I – texte d’Elisa Biagini, Corrente alternata (3’00)
Lied II – texte d’Irène Gayraud, from “Point d’eau”, Le mince espace de la traque (3’)
Lied III – texte de Shara McCallum, from “This Strange Land”, From the Book of Mothers (2’30)
Lied IV – texte de Svetlana Alexievich, from « Voices from Chernobyl”, A solitary Human Voice (8’)
Lied V – texte d’Evie Shockley, adrift (3’)



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